jeudi 21 juin 2012

Il y a 30 ans, "Las Malvinas son Argentinas!" (Falklands?)


Sur le moment, cet évènement a eu l'air d'une farce. (m.à.j. le 13 Mars 2013) Pourtant il s'est terminé tragiquement il y a déjà 30 ans, ce mois de Juin 2012. C'est étrange, je m'attendais à ce que le sujet soit évoqué par les médias, à commencer par la télévision. Au moins sur ARTE on aurait dû nous diffuser par exemple l'excellent documentaire réalisé par la BBC sur le sujet. Est-ce donc un sujet Tabou? Certainement pas à bord de "Marine Inconnue".
Référendum aux îles Malouines "Nos îles et notre choix" (le Soir du 12 Mars 2013)
L'Argentine conteste vivement le Référendum (Le Monde du 12 mars 2013)
Point de vue de Mtre Gilles Devers (avocat à Lyon) Car le petit Peuple des Falklands a voté. Résultat du traditionnel référendum, plus de 98% de oui ! Qui sont les quelques affreux qui ont voté non et qui vont devoir payer la tournée générale s’ils sont identifiées ? ;-)) Ceci dit, ce n’est pas un pied de nez de ce genre qui va arrêter Cristina ! Elle est tout sauf dans l’urgence. Les questions qui fâchent demeurent...
Du 2 Avril au 14 Juin 1982, s'est déroulé en Atlantique Sud, un véritable scénario pour film de guerre intitulé:
"Las Malvinas son Argentinas!" (le 14 juin 2012)
L'Etat-Major Argentin prépara son "coup" durant toute l'année 1981, pour déclencher l'audacieuse opération en Avril 1982. C'était méticuleusement étudié "sur le terrain", mais visiblement sans s'être réellement assuré contre ce qui risquait d'arriver. Qui avait prévu que l'Angleterre enverrait une flotte entière pour répliquer?
On l’aura remarqué, la Marine Marchande aussi s’est beaucoup "mouillée" à cette occasion:

Le Canberra s’en va-t-en guerre... Surprise!

Tel que l'évènement fut présenté plus tard, le double objectif de l'opération était "limpide". La dictature militaire qui dirigeait l'Argentine à l'époque, voulait d'abord détourner l'attention portée par l'opinion publique internationale et nationale sur l'économie en déroute comme sur les nombreuses atteintes criminelles aux droits de l'homme*, grâce aux excellents effets prévisibles qu'une Victoire Nationale éclatante et spectaculaire aurait pu induire sur le prestige du régime, qui avait réellement besoin de se redorer le blason. (*on estime que plus de 30 000 victimes disparues furent assassinées de toutes les façons imaginables)
La junte en 1976, avant que Galtieri ne remplace le général Videla. A cette époque j'étais "poursuivi par mes études". Ces gars-là nous faisaient réellement peur jusqu'en France. Plus inquiétant que cette clique, ça n'existait pas. D'ailleurs la seconde junte, celle de Galtieri, passait pour beaucoup plus "sympa", c'est dire! On dira aussi d'eux qu'ils avaient "un look..."

Pourtant à Buenos Aires, peu de gens avaient prévu que les "alter-ego" chefs militaires en Grande Bretagne savaient ce qui se préparait plus ou moins discrètement. Pire encore, la junte ne pensait pas et ils avouèrent cela par la suite, que la riposte était méticuleusement organisée avec un soin et un cynisme les plus parfaits par les Anglais. En effet tout était prévu pour jouer la comédie de la victime lâchement surprise par un ennemi méchant et sournois. C'est donc arrivé alors que seuls les gens "dans le coup" s'y attendaient. Lorsque "la crise éclata", ce fut la stupeur mondiale...
 
Débarquement à San Carlos. Au premier plan l'épave de la frégate HMS Antelope...

Cet ancien litige de souveraineté sur ces îles de l'Atlantique Sud, les spécialistes en Histoire dans le Monde entier se sont soudain simultanément tous chargés de nous l'expliquer. On nous a aussi rappelé les épisodes anciens et quelques "incidents récents" survenus en mer, entre les Marine Argentine et Britannique, qui avaient parfois "défrayé la chronique" dans les années précédentes. Personne n'avait considéré ces anecdotes autrement que comme des "gesticulations" diplomatiques, supposées à tort viser à exercer une pression dans d'autres buts que "ces quelques petites îles isolées et sans ressource"...
 
A l'étranger (on le sait, nous sommes tous des étrangers) peu de gens savaient l'existence d'une mission patriotique et sacrée à absolument accomplir tôt ou tard. Récupérer les îles perdues, c'est à dire les inclure dans le territoire Argentin. Ce Devoir constituait la première étape pour établir le trait d'union Maritime avec les territoires que l'Argentine souhaitait aussi annexer en Antarctique, les îles Malouines, les îles de Géorgie du Sud, les Orcades du Sud, les Sandwich du Sud et les îles Shetland du Sud.
D'autre part durant cette période très "chaude" de la "guerre froide" Est-Ouest, peu de gens ont imaginé que 2 pays du "Monde Occidental" se disputeraient sauvagement un chapelet d'îles isolées. Erreur! C'était d'ailleurs déjà arrivé entre la Grèce et la Turquie en 1974 et seule la mutuelle appartenance à l'OTAN sut calmer le jeu avant que le pire ne soit commis. Mais Chypre fut tout de même envahie par les Turcs. D'autre part au sein du "bloc de l'Est" aussi, le pire est parfois arrivé, entre la Chine et le Vietnam en 1979 par exemple.
Depuis l'Indépendance jusqu'en Avril 1982, l'Argentine revendiquait donc dans l'indifférence générale les îles Malouines, quel que soit le régime politique en place.
Seuls certains préparatifs longs et onéreux à mettre en oeuvre en cours "des deux bord" depuis des mois, auraient pu et dû attirer l'attention, mais il n'en fut rien. La Royal Navy par exemple, fit tout de son côté ce qu'il fallait pour "prendre des dispositions" en affrétant de nombreux et grands navires civils, dans le cadre de "manoeuvres militaires interarmées" expliqua-t-on, dans la plus pure langue de bois...
Le Canberra revient de guerre, dur-dur... Il l'a échappé belle, lui aussi.

Même lorsque l'armée Argentine s'est soudain emparée des îles, je me souviens que ce ne fut pas pris au sérieux. Tout le monde (ou presque) pensa que "la vieille Europe qui n'a plus dents" (tout le monde le sait ;-)) allait bouffer son chapeau comme d'habitude et que tout redeviendrait calme après que les vives protestations officielles qui s'imposaient alors, aient été exprimées. On commença donc par en rire car au début de la crise, car les insultes de Madame Thatcher à l'encontre de la junte militaire et de son chef ont su amuser toute la planète. Un "Mussolini de carnaval", était-ce si mal dit que ça?
Portrait officiel du Président de la République Argentine en 1982, le général Galtieri.

Pendant ce temps, même sans être directement impliqués, le petit Monde Maritime s'est vite douté que "ça ne rigolait pas", mais alors, pas du tout, lorsqu'il fut constaté que l'Angleterre mobilisait une escadre de la Royal Navy et venait de réquisitionner comme en 1939, une partie de la Flotte Marchande, à commencer par les très prestigieux paquebots Queen Elisabeth II et le Camberra, accompagnés par deux dizaines de porte-conteneurs rouliers. Et ces navires étaient tous pleins comme des oeufs de matériels militaires. La télévision Britannique le montra avec une complaisance savoureuse. Engager des frais aussi extravagants pour seulement des gesticulations diplomatiques, ça ne se semblait pas vraisemblable.
Comme le vieux conflit entre le Chili et l'Argentine à propos du passage de Drake et de l'extrême Sud du Continent Américain n'avait pas éclaté en 1978 grâce à la médiation du Pape (et la très mauvaise météo aussi semble-t-il) nul ne croyait au début que...
Quiconque se fait "une idée" de ce que représente la préparation d'une telle mobilisation, devait se douter que les Anglais avaient prévu cela beaucoup plus tôt qu'en 1982. Nous en avons discuté à mon bord sur le moment, naturellement sans comprendre ce qui se passait faute d'en savoir plus. Nous avons cependant soupçonné l'inquiétante vérité. Je suppose qu'alors à Buenos Aires, les personnes les lucides de l'Etat-major ont réellement commencé à "avoir les jetons", tout en se disant que tout cela n'était que "du flan" ou "du bluff". On l'a vu plus tard, il n'en était rien!
C'est dire que pour les "Gens de Mer", il est vite devenu évident qu'il se passerait des choses très pénibles si les Argentins ne se retiraient pas des îles. Or, ils ne pouvaient plus le faire sans perdre la face collectivement, la guerre était donc inévitable. Un ami très engagé dans Amnesty International me fit alors cet utile commentaire:
-"On verra ce qu'ils ont dans le coffre ces généraux! Avec la Royal Navy et les Gurkhas "au cul", ce sera plus difficile qu'enlever et assassiner les opposants de gauche..." Ca cest sûr!
Guerre des Malouines (vue par Wikipedia en Juin 2012)

Quand c'est arrivé, j'étais à bord du porte-conteneurs Français RoRo Manhattan affrété par Costa Line pour sa ligne des Etats-Unis (Côte Est) à l'Ouest de la Méditerranée et l'Italie, naturellement. Nous avions à bord un personnage important, notre subrécargue envoyé par Costa Line. Le Cdt Garonne était un Capitaine de paquebot sympathique, intéressant et personnage haut en couleur. Cet embarquement changeait probablement beaucoup son style de vie à bord. Il fut le premier à nous en parler à table, ayant escalé quatre fois à Port Stanley avec son paquebot. Il exprima sa totale incompréhension:
-"Mais il n'y a là-bas aucun Argentin, sauf peut-être des visiteurs! Tout le monde est Anglais là-bas! C'est de la folie! Ils ne voudront certainement pas devenir Argentins. Il posa donc "la question qui tue":
Comment les Anglais vont-ils réagir? On l'a vu...

Couché de Soleil à "Puerto Argentino" (Port Stanley !)

Je me souviens aussi avoir fait taire un baratineur de comptoir de bistrot, qui semblait tout savoir "des dessous" de la politique internationale. Il faut leur rappeler que "en matière de Renseignement, ceux qui savent ne disent rien, pendant que ceux qui ignorent tout parlent toujours plus", quel que soit le sujet.
En 2012 en Argentine et en Grande Bretagne, on commémore l'évènement avec chacun son point de vue, naturellement. Il demeure certain que du seul point de vue de la gravité apparente de l'évènement, on est loin de la seconde guerre mondiale et de ses dizaines de millions de morts. Mais ce "petit conflit" provoqua (tout de même) entre 900 et 1000 décès et quelques épisodes de cette "petite guerre" ont été terribles, tels que le débarquement Anglais dans la baie San Carlos sous des bombardements particulièrement "soignés" au napalm par l'Aviation Argentine.
Débarquement à San Carlos des soldats du HMS Fearness
L’Atlantic Conveyor après l’attaque Argentine, il fut impossible de sauver quoi que ce soit et 12 gars à bord y laissèrent la vie. C’est sûr, la Compagnie ACL a dû s'en acheter un autre...

Pensons donc aussi à l’équipage du Porte-Conteneurs Atlantic Conveyor (lien en anglais). Ce triste épisode prouva aussi que c'était tout, sauf une guerre d'opérette. Tous les coups étaient permis, même les plus inattendus comme l'Operation Algeciras. Ce fut un échec lamentable par hasard, mais aussi faute d'une préparation plus méticuleuse. (par excès de confiance aussi probablement) C'est fort bien raconté par Wikipédia mais tout ce qui arriva n'est pas encore très connu. Selon un de mes correspondants, la police Espagnole aurait fait échouer le coup, étant convaincue en les repérant, que ces types aux comportements bizarres étaient en train de préparer un hold-up... ;-)) Quand ils comprirent, le gouvernement Espagnol fut certainement très embarrassé car entre la Grande Bretagne et l'Espagne, Gibraltar est tout, sauf un sujet anodin... ;-)) Que faire? Les laisser agir pour emm... les Anglais? Ou les "cravater"?
Le porte-conteneurs Atlantic Conveyor touché à mort, coula comme une pierre. Il y eut des conséquences graves...

En effet les pauvres gars qui débarquèrent en baie de San Carlos et furent gravement brulés ne purent être secourus correctement, parce que les hélicoptères sanitaires prévus pour cette éventualité, étaient presque TOUS à bord du gros porte-conteneurs Atlantic Conveyor, qui fut attaqué et incendié deux semaines plus tôt par des Super-Etendards. D'autre part 12 membres de l'équipage civil et militaire de ce cargo aménagé en porte-hélicoptères pour la durée de cette expédition ont également perdu la vie . C'est aussi ça, la guerre, même une petite guerre...
Karl Dönitz. Qu'en aurait-il pensé?

Il existait d'incontestables points communs avec la plus grande bataille de tous les Temps, la Bataille de l'Atlantique, mais les amiraux Argentins n'avaient ni les moyens ni l'envergure de l'Amiral Dönitz, pour empêcher le Corps Expéditionnaire Britannique d'effectuer la traversée Nord Sud de l'Océan Atlantique, faute de disposer des sous-marins capables de le faire. Ils ne purent donc pas faire mieux que perturber psychologiquement le voyage, la peur des sous-marins étant revenue comme durant la seconde guerre mondiale.
Le torpillage d'un paquebot n'était plus une hypothèse invraisemblable, même si les Anglais avaient (presque) tout prévu, ce qui n'était pas le cas de la junte militaire Argentine. Les Britanniques veillèrent donc particulièrement à ce que leurs navires ne soient surtout pas "suivis" depuis l'Europe. Mais il leur était impossible de contourner l'accueil dur et héroïque il faut bien le dire, qui leur était réservé à l'approche de la zone litigieuse:
Cette guerre fut le "théâtre" des rares batailles navales survenues depuis la 2nde Guerre mondiale. Plusieurs épisodes sont restés célèbres, tels que le torpillage du Belgrano. Ce Croiseur devait participer à la guerre activement mais il n'en eut pas le temps, cela fut avoué par la suite. Margaret Thatcher avait donc raison d'affirmer que ce navire représentait une menace contre les forces Britanniques, ce qui fut confirmé par des documents Britanniques déclassifiés en 2003 selon lesquels le croiseur Belgrano avait reçu la veille l'ordre d'attaquer l'expédition Britannique.
(ordre intercepté par le GCHQ et rendu public en 1999) 

Le Croiseur Belgrano torpillé "comme en 40" et ses canots gonflables.

Par ailleurs je m'en souviens fort bien, le Royaume-Uni avait prévenu le monde entier (par un avis aux navigateurs qui m'a marqué) dès le 23 Avril 1982, que tout navire ennemi évoluant même hors de la zone rapprochée dite "de guerre" serait attaqué "par tous les moyens", je cite! Tout était donc clair. D'autre part en 1994 le gouvernement de Carlos Menem a admis qu'il s'agissait d'un acte de guerre légitime et le Cdt du croiseur Belgrano (rescapé) a lui-même avoué en 2003 que son éloignement de la "zone de sûreté" délimitée par la Royal Navy était une manœuvre dilatoire. Il a fait la guerre et l'a perdue, torpillé par le sous-marin nucléaire HMS Conqueror. Cette opération fut la plus meurtrière de toute la guerre, causant plus de 300 morts.
 SNA Anglais du type "Trafalgar"
 Toute une annonce... ;-))

Hélas, la plus grande partie des gars du Belgrano sont décédés par le froid, contraints à un long bain forcé dans ces eaux glaciales du début de l'Hiver Austral. Les secours ne furent pas capables d'arriver assez tôt, à cause de la distance et du danger. D'autre part, menacé (naturellement) à son tour par l'aviation, le Conqueror a dû "filer à l'anglaise" (c'était le cas de le dire) après son forfait. Ceci nous oblige à constater qu'une situation similaire à la seconde guerre mondiale s'est alors représentée dans toute sa cruauté:
Le HMS Conqueror ne pouvait pas recueillir les naufragés sans risquer à coup probable "d'y passer" à son tour et de surcroît, il n'avait pas la capacité d'hébergement pour prendre à son bord les 900 pingouins du croiseur Belgrano. Ceci évoque donc la fameuse consigne "Triton Nul" de l'Amiral Dönitz...
Les sous-mariniers sont-ils vraiment si méchants ?
Sous-marin Nucléaire d'Attaque Anglais

En effet "barboter" soudain dans l'eau froide sans une combinaison de survie, c'est "tenir le coup" en moyenne rarement plus de 20 minutes. Les plus durs à cuire (ce qui ne signifie pas les plus forts, nuance) peuvent cependant parfois espérer survivre une heure ou plus, c'est selon l'état de santé et la constitution personnelle du "sujet". C'est dire qu'en tirant leurs 3 torpilles, les gars du HMS Conqueror ont dû sentir leur estomac se serrer. Le seul fait qu'ils durent attendre le "feu vert" de la Première Ministre avant de faire feu, les a peut-être soulagés d'un poids difficile car avec Madame Thatcher, la réponse n'était pas douteuse.;-)) 

On ne présente plus la terrible "Dame de Fer"...

Elle endossa sans état d'âme la responsabilité du torpillage en précisant: 
-"C'est la guerre..." Ca oui!
A bord d'un SNA de la Royal Navy
 
Heureusement, depuis 1945 le torpillage en haute mer n'est plus une activité fréquente. C'est arrivé 3 fois "seulement": Durant leur guerre de 1971 une frégate Indienne fut coulée par un sous-marin Pakistanais. (aucun survivant)
Le Belgrano en 1982 (de nombreux rescapés)
Totalement crapuleux cette fois, en Avril 2010 une frégate de la Corée du Sud fut coulé en un coup au but par un sous-marin de la Corée du Nord. (là aussi, pas de survivant)
Le "QE II" dans la forte houle de l'Océan Atlantique

Son torpillage tant redouté Outre-Manche ne fut pas exécuté faute de moyens, mais qui pouvait en être certain? Ne pas avoir prévu cette situation avant la crise, ce fut une grave erreur stratégique de la junte Argentine, car il pouvait être une cible facile...
Une apparition louche s'il en est!

Le "grand public" doit aussi le savoir, une torpille moderne est dans ce qui se fait aujourd'hui de plus terrifiant en matière d'armement. Les modèles récents Allemands ou Franco-Italiens de l'usine de St-Tropez (c'est une spécialité locale trop méconnue) sont capables en un seul tir, de faire un tas de tôles dispersées "à partir" d'un grand paquebot de croisière. Ceci rend encore plus inadmissible la vente de sous-marins au Pakistan instable qu'on connait depuis plus de 15 ans. Ce n'est qu'une petite allusion au passage à une triste affaire très louche, qui demeure une honte pour la France...

Mille millions de mille sabords, tous laissés ouverts dans le gros temps !
De nombreux épisodes et "détails techniques" de cette guerre sont restés "secrets militaires" et par exemple la Royal Navy mit longtemps à admettre que ses porte-avions ont été touchés. Mais on ne sait pas exactement comment, car l'inventaire de la casse reste inconnu et quelques versions différentes de l'évènement circulent encore. Les témoins et acteurs restent encore très discrets, sauf sur l'idée principale...
L’HMS Invincible frappé. La Navy cacha fort longtemps le fait qu'il "en a pris plein la gueule" dans cette aventure. Mais on n'a jamais su les détails les plus cruels de ce coup au but et la controverse n'est pas terminée...
Le porte-avions mystérieusement touché reste passionnant pour les "connaisseurs avertis". Mais les journalistes embarqués du côté Anglais s'étaient engagés à ne dire que ce qui serait autorisé. C'était bien sûr dommage, même si cela se comprend. Comme après la fin de la 2nde guerre mondiale, nous prendrons probablement connaissance des informations les plus "croustillantes" après 30 ou 40 ans, mais si et seulement si, il n'existe plus de menace Argentine! Le problème c'est aussi qu'en 2012, on n'y est pas réellement, j'y reviendrais ici-même plus loin...
Super-Etendard en route vers leurs cibles en mer, ravitaillement en vol.

Je me suis fait raconter une version Argentine de l'évènement qui me semble crédible, par un Lieutenant de Vaisseau du navire polaire Almirante Irizar. La casse à bord de l'Invincible serait en effet venue d'un des deux A4 (sur 4) qui réussirent à s'échapper. L'Hermes aurait aussi subi des avaries légères dues à au moins un violent accident d'appontage, ce qui peut toujours arriver. En effet ce n'était pas un exercice, ni une mission sur une longue distance effectuées hors de portée de l'ennemi. De leur côté les pilotes Argentins aussi sont effectivement revenus de leurs missions très impressionnés. On le serait pour moins que ça, car ils ont parfois vu "en direct live" leurs copains "se faire allumer". (mon "témoin" est l'un de mes correspondants plus ou moins réguliers depuis notre rencontre sur les quais et à son bord à Buenos-Aires)
Super Etendard Argentin

L'entrainement des pilotes de chasses en temps et en zone de paix est toujours difficile et parfois très dangereux. C'est dire que la situation du Vrai Combat Aérien peut "brouiller les cartes". D'autre part ce n'était plus comme dans une intervention pour l'ONU en Afrique. Il ne s'agissait plus que de faire des cartons sur des canailles en 4x4 Toyota et Kalachnikov... Les Argentins comme les Anglais disposaient des réels moyens de la guerre moderne et savaient s'en servir, ce qu'ils ont fait avec détermination! D'où une sainte frousse naturelle des deux bords. Je suppose que les Argentins n'ont pas souvent inventé des "coups au but" imaginaires... A quoi cela servirait-il?
Le général Galtieri n’avait pas songé que Madame Thatcher aussi, sentait l'urgent besoin d’une opération spectaculaire pour son gouvernement, de se redorer le blason. D’autre part Margaret Thatcher croyait visiblement à tort qu'aller là-bas pour flanquer une bonne fessée aux Argentins serait très facile. Erreur, là aussi...
Super-Etendards Argentins

Les récits que nous font les vétérans des deux bords, (ce fut bien raconté par un excellent documentaire réalisé par la BBC par exemple) nous rappellent que les armes sont d’abord conçues et achetées pour ne surtout pas devoir s’en servir. C'est aussi pour cela que cette expédition risquait fort de se terminer beaucoup plus mal....
Le navire Polaire Almirante Irizar de la Marine Argentine


Il faut aussi lire le roman "Entourloupe pour les Malouines" de Gabriel Tizza. Ce fut écrit par un Argentin, un ancien de la Marine Militaire, c'est donc très documenté. Il raconte l'histoire d'un agent secret de la Marine Argentine envoyé en mission en Espagne et à Portsmouth. Il enquêtait sur l'hypothèse d'un complot Britannique et tenta sans succès d'informer ses chefs de la Marine, moins influents que ceux de l'armée de terre au sein de la junte.
A la suite d'incroyables et nombreuses péripéties sa mission étant accomplie, il réussira à échapper aux Anglais en fuyant en France, de Newhaven à Dieppe à bord d'un car-ferry Français de l'Armement Naval de la SNCF, le Valençay ou le CHARTRES. (j'ai oublié lequel) Il n'osa pas bien sûr, prendre l'Anglais Senlac! Plus insolite, je me souviens aussi du retour du Villandry. A sa façon il était aussi "aux Malouines"...
Entré du Car-ferry Valençay à Dieppe à la fin des années 70

Est-ce seulement du "roman"? Je n'en suis pas si sûr. Il ne dit pas tout certes, mais il "en sait" plus que ça je le sens. Gabriel Tizza expose la thèse d'un complot Britannique machiavélique. C'était si crédible que je crois maintenant à son idée principale. Pour un ancien de la Marine militaire Argentine, c'était naturel...
Très bizarrement, il déclara plus tard n'avoir pas inventé cette histoire, mais seulement un peu "brodé". Certes! Il y a avait un peu de "James Bond" dans son récit, mais aussi des éléments plus que vraisemblables. Il se trouve que la "version des faits" de Gabriel Tizza, véritable ancien des "services", (faut-il le rappeler?) est en parfait accord avec tout ce que nous devons aujourd'hui soupçonner.
(une autre étrangeté, Gabriel Tizza a presque entièrement disparu des informations disponibles via Google, ce qui est très rare. On trouvera cependant du "Gabriel Pizza". Ca ne s'invente pas. Tout le monde ne peut pas faire cela. Il est aussi presque absent des autres "moteurs de recherches"...) Pour ridiculiser à bon compte certaines révélations, on dit toujours que c'est de la "théorie du complot". C'est oublier que les complots, ça existe aussi!
Pour pouvoir réduire sa flotte et ses effectifs puis faire toutes les économies drastiques exigées par son gouvernement, la Royal Navy devait être certaine de n'avoir plus de réelle menace, c'est à dire frapper l'adversaire avant qu'il ne le fasse, ou le rouler durablement dans la farine en l'attirant dans un piège. De là à penser que les "besoins politiques" de la "Dame de Fer" et ceux de la Royal Navy se soient "rencontrés"...Il doit aussi être constaté que durant la guerre froide, l'ennemi véritable n'était donc pas toujours le "bloc d'en face" et que des alliances étranges pouvaient se constituer. L'URSS ne sut pas résister à la tentation d'aider les féroces anti-communistes de la junte Argentine, pour emmerder les USA et la Grande Bretagne...
Senlac, dit "Gros Bill" à l’époque. Il est devenu Français en 1985...

"La guerre ne vous intéresse pas, mais elle s'intéresse à vous..." (Clausevitz) Ce n'est pas nouveau, c'est régulièrement renouvelé. Un officier de la JNA (l'armée fédérale Yougoslave) me disait cela à Knin en 1994. Je pense donc aussi à cette famille Canadienne malchanceuse, dont le père était obsédé par le danger du déclenchement d'une troisième guerre mondiale en 1982.
Pour en être protégé à coup sûr il décida de "prendre le large", en achetant un élevage de moutons aux Iles Malouines. Il s'y installa donc avec toute sa famille dans les derniers jours du mois de Mars 1982, pour connaître la tranquillité absolue et définitive. Il ne fut pas déçu! ;-)) Pire encore, en 2012 l'affaire n'est pas close...
Le nouveau président, Raul Alfonsin dénonça tous les crimes en 1983, mais en "serrant les fesses" car l'appareil de la terreur resta longtemps en "stand-by"...

La gravité de certains crimes de la junte militaire reste presque sans équivalent aujourd'hui, sauf peut-être en Syrie en 2011 et 2012. Ses erreurs économiques et politiques comme en stratégie militaire, l'ont condamnée à disparaître dans le ridicule après le tragique, comme les autres juntes Sud-Américaines. Quand dans la France de 2012 on entend diaboliser le Front National, il ne faut jamais oublier une chose élémentaire, valable depuis ses origines, l'extrême droite échoue toujours dans ses projets! Seul le général Pinochet (parce que vieux et malade sans doute) se retira sans s'être cassé la figure! Le "généralissime" Franco peut aussi être cité, car seule une terrible maladie l'a vaincu. Mais le jeune petit Prince qu'il avait élevé et soigné pour continuer son oeuvre, le fit à sa façon...
Certains ne sont pas revenus de cette stupide guerre, ne les oublions pas. N'oublions pas non plus les sous-mariniers Argentins, dont l'un a dû être amputé d'une jambe après que son submersible ait été surpris en surface par l'aéronavale Anglaise. Un exemple parmi d'autres. Il faut reconnaître qu'il s'est passé énormément de choses durant ce rapide conflit "à suspens", rien ne se passa comme prévu, pour un bord comme pour l'autre!
L'Amiral Emilio Massera se prenait-il pour le Grand-Amiral Dönitz?

Il n'était pourtant pas "très chaud" pour partir à la conquête des Falklands, il avait raison! Mais ses camarades de crime voulaient foncer. En "pro", Massera prenait au sérieux les Anglais mais ses copains ne l'ont pas écouté et sont allés en prison pour cette raison plus que pour leurs crimes. Même s'ils surent en général (si j'ose dire) s'en tirer relativement à bon compte...
Alfredo Astiz a quelques squelettes dans sa cave, il n'est toujours pas sévèrement condamné mais fut puni par la Justice Immanente. Ce n'est donc pas l'impunité totale. Lui aussi, d'un point de vue valeur militaire, il "ne cassait pas des briques"... Il se fit capturer par les Anglais.

Lorsque la "victoire" fut annoncée, le seul fait de s'être emparés des îles Falklands souleva un incroyable enthousiasme populaire et le dictateur Leopoldo Galtieri fut soudain acclamé au balcon de la "Casa Rosada" (siège de la Présidence, située Place du 25 de Mai au centre de la capitale) par une énorme foule en délire.
Au même moment, le grand écrivain Argentin Jorge Luis Borges sema un peu le trouble dans la ferveur Nationale astucieusement déclenchée et exploitée par le général Galtieri, qui savoura peu de temps son triomphe:
-"Le conflit qui vient d'être déclenché aux Malvinas, c'est le combat de deux chauves pour s'emparer d'un peigne..."
Il n'avait pas tout à fait tort! Mais aujourd'hui l'exploitation des réserves de pétrole situées autour de la zone "disputée", même si ce serait encore trop cher à exploiter, commence à être tout à fait envisageable. Ce seul fait aussi peut relancer le conflit.
Je crois qu'on n'a pas trop souvent demandé leur avis aux habitants de ces îles. Là-bas, ils sont beaucoup plus nuancé que cela ne se fait dire par le monde médiatique de nos cousins Anglais. En effet, j'ai quelques correspondants qui me confirment que la leçon de 1982 a été retenue.
Sur place on reste à l'évidence très attaché à la "britannité" des îles. Mais! Si tout le monde fut rassuré par la déculottée subie par la dictature Argentine, on savait dès Juin 1982 que le problème se reposerait dès que l'Argentine serait rétablie dans sa puissance "normale".
La Présidente Cristina Fernández de Kirchner a promis une revanche. Certes! Elle risque le succès actuel du redressement de l'Argentine en se lançant "là-dedans", mais la Grande Bretagne n'a plus toutes ses dents donc, c'est un risque très calculé... "Ca craint"!
Tensions Anglo-Argentines et commémorations (le 21 Juin 2012)
Il ne faut donc absolument pas oublier que l'enjeu aux îles Malouines n'est pas (absolument pas) "soldé". Il demeure, trente ans plus tard. Rien n'est réellement réglé dans ce conflit.
La Présidente et son équipage (Roberto Lavagna entre autres) ont plus ou moins bien su réaliser une remise en ordre de marche du pays, qui ne fait que se poursuivre depuis quelques années.
La première partie de cette action fut bien sûr économique, car dans l'urgence humanitaire.
L'ancien ministre de l'Economie Argentin, Roberto Lavagna:
-"Nous avons sauvé les gens plutôt que les banques." (le 24/02/2012)
"L’Argentine a connu une croissance réelle de 50% au cours des 5 dernières années, l’une des plus fortes de l’hémisphère. Le chômage est passé de 21,5 à 9,6% et plus de 11 millions de personnes, soit 28% de la population, se sont élevées au-dessus du seuil de pauvreté. Les salaires réels, quant à eux, ont augmenté de plus de 40% pendant la même période. De nombreuses politiques ont contribué au succès argentin, parmi lesquelles se trouvent la volonté de la Banque centrale de maintenir un taux de change stable et compétitif, la rupture avec le FMI et ses prescriptions, de même que les négociations serrées avec les créditeurs internationaux de l’Argentine."
Maintenant, les armées clochardisées de l'Argentine peuvent enfin voir le renouvellement de leurs équipements commencer. C'est une preuve de plus que la santé du pays se rétablit peu à peu. La présidente a donc promis de s'occuper des Malvinas avec la plus grande fermeté, tôt ou tard! Et elle ne le fera pas avec des moyens militaires semble-t-il, ce qui la rend plus redoutable encore.
Passation des pouvoirs entre les époux Kirchner

Elle fit de surcroît cette promesse en précisant qu'elle utiliserait tous les moyens possibles, en commençant par des méthodes "douces" et originales encore jamais utilisées. Gilles Devers a fort bien su nous expliquer la démarche en cours d'exécution. Quand on sait que l'option militaire sera bientôt techniquement de nouveau possible et que cela est aussi ouvertement évoqué depuis peu, en Grande Bretagne on ne doit plus se faire d'illusion. Tôt ou tard, sans une négociation franche et loyale (pendant qu'ils sont encore en position de force, c'est le moment d'en discuter) l'éjection des Britanniques à terme sera de plus en plus probable.
L'analyse de Maître Gilles Devers est extrêmement intéressante. Le gouvernement Argentin actuel est très dynamique et je crois qu'on peut compter sur la Présidente Cristina Kirchner pour apporter une réponse forte à un besoin collectif et national puissant. La population de l'Argentine fut durement humiliée par trois fois:
Par la dictature militaire et ses énormes conneries.
Par la déconfiture militaire aux Malouines qui fut l'une des conséquences de l'incompétence de la junte.
Par la crise de 2001 qui acheva de saccager le pays, à la suite des politiques économiques criminelles qui furent mises en oeuvre jusqu'alors par Carlos Menem et ses successeurs.
La Présidente Cristina (la plus jolie Chef de l'Etat du Monde) risque aussi se disputer tôt ou tard avec le Chili, comme c'est arrivé au général Videla avec le traître Pinochet. L'Argentine projetait une invasion du Chili en 1979. Heureusement pour tous les soldats à l'époque, ce projet tomba à l'eau, (ce fut le cas de le dire) suite à une "intrusion" étrangère perturbatrice.
En 1982 il s'en est fallu de fort peu que l'expédition ne ridiculise durablement Mrs Thatcher qui les prenait à tort pour faibles. Faut-il le rappeler?
Le récit de Wikipédia sur le sujet reste certes un peu incomplet, mais il "fait le tour" du sujet.
A Port-Stanley, l'idée d'une souveraineté partagée avec le sourire, (de pure principe surtout ;-)) fait son chemin, accompagnée de concessions réciproques intelligentes, pour garantir la tranquillité définitive des lieux. On ne veut donc pas penser à une possible récidive:
On ne doit pas oublier que si chez les civils locaux on ne compta que 4 décès, il y a eu énormément de dégâts matériels et il fallut plus de 5 ans pour remettre de l'ordre sur les sites de combats. C'est "un détail" qui compte toujours, ensuite!
Le 14 Juin 1982 le Cdt de la garnison de Puerto Argentino, (redevenu Port Stanley) Mario Menendez proposa sa reddition aux troupes Anglaises avec ses 10254 hommes en sauvant ainsi certainement la vie de nombre d'entre eux. Ce fut sans doute une décision sage, mais "dure au coeur d'un soldat"... "Tout ça pour ça" pensa-t-il sans doute.

Les nombreux marins du commerce impliqués dans l'expédition n'ont généralement pas vu "grand-chose" et ceux qui "ont vu de trop près" ne sont pas revenus, ou bien ils auraient sans doute préféré y assister "d'un peu plus loin". Cette guerre des Malouines a aussi su démontrer l'importance des flottes de commerce avec "des nationaux" à bord. Aujourd'hui, une pareille expédition ne serait probablement pas possible, ou bien extrêmement difficile à organiser de façon fiable.
D'autre part il fut reconnu en France que s'il nous arrivait une pareille farce en Guyane, aux Antilles ou bien en Nouvelle Calédonie, (quelques exemples pris au hasard) il nous resterait surtout les yeux pour pleurer:
Autant je suis certain que "la chute" ne serait pas une chose facile pour l'ennemi, autant je ne crois absolument pas que la France soit capable en 2012 d'organiser seule une telle expédition punitive pour réussir à obtenir un retour complet à la "situation d'origine". Seules des représailles d'enfer seraient alors possibles après coup.
Tout ça naturellement, "ce n'est pas très souhaitable".
-"Quelle connerie la guerre Barbara"... (j'ai oublié qui...)

Bien navicalement - Thierry Bressol OR 1

Qu'en penser en 2012?

En ce moment, depuis le début de l'année 2012, la traditionnelle tension entre l'Argentine et la Grande Bretagne connait un "sursaut de chauffe":
Tensions Anglo-Argentines et commémorations (le 21 Juin 2012)
Il y a 30 ans le 1er jour du conflit des Malouines (le 2 Avril 2012)
La Royal Navy provoque l’Argentine (le 7 Fév. 2012)
Londres envoie un SNA aux Malouines (le 7 Fév. 2012) "Ca craint" !
Les Falklands de nouveau menacées ? (le 31 Jan. 2012)
Le point de vue de Maître Gilles Devers (avocat à Lyon)

Le Sous-marin nucléaire Argentin est-il un rêve ou une réalité ?
L’Argentine prévoit de construire un sous-marin nucléaire
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Nilda Garre visite "l’Armada"
(la Ministre de la Défense Argentine a beaucoup de pain sur la planche, depuis que la faillite est avec succès en train d'être soignée...)

Le HMS Dauntless et le Prince William aux Malouines (le 3 Fév. 2012)

Revue de presse

Pour quiconque le sujet intéresse, je conseille la lecture de la série de témoignages rares, publiés par l'hebdo "Le Marin" entre Octobre 2010 et la fin Janvier 2011, dans la rubrique "Mémoire de l'Histoire" de Jean-Yves Brouard. (il fait aussi de la bande dessinée) Il évoque l'entrainement des pilotes Argentins sur Super-Etendards à Landivisiau à la fin des années 1970, puis "fait parler" des techniciens et ingénieurs Français qui étaient sur place, envoyés par leur employeur juste au moment de la crise, pour aider les Argentins à techniquement "mettre à jour" leurs équipements de missiles Exocet... Ce fut on s'en doute une expérience professionnelle des plus intéressantes et enrichissantes au point de vue humain. Mais leur situation était parfois un petit peu inconfortable...
D'autre part, pour le livre Argentin "La guerra inaudita" par le Comodoro Ruben O. Moro est régulièrement ré-édité là-bas et en Espagne.

(Argentine en 2002) 20 ans après la blessure reste ouverte
The 30th anniversary of the start of Falklands war in 1982 (BBC)
The Cultural impact of the Falklands War (très intéressant)
Falklands war documentary (lost real footage conflict)
La guerre des Falklands (tour du sujet très complet en néerlandais)

Géographie et Géopolitique:

Les îles Malouines et La Guerre des Malouines
Le conflit de Beagle
Islas Malvinas Historia (point de vue Argentin, naturellement)
Le chasseur Hawker Siddeley Sea-Harrier

Le navire polaire brise-glace Almirante Irizar (par Wikipedia)
Le navire polaire brise-glace Almirante Irizar (site privé)
Argentine Navy (Armada Argentina)

The Falklands War (Martin Frost)
Les Falklands deviendront-elles les Malouines?
Le HMS Invincible et la guerre des Malouines (point de vue Russe)
L'Atlantic Conveyor (par Wikipedia en français)
L'Atlantic Conveyor (par Wikipedia en anglais)
Naufrage mystérieux d'une corvette Sud-Coréenne (le 29/03/2010)
La tension monte entre Séoul et Pyongyang! (le 25/05/2010)
La Corvette Sud-Coréenne Chon An a été torpillée!

Les Gurkhas et le GCHQ (Organisme chargé des écoutes)
Le Réseau Echelon  et  Bletchley Park
La Bataille de l'Atlantique

L'Histoire de l'Argentine
Le Président Nestor Kirchner (le Président du Relèvement)
La Présidente Cristina Fernández de Kirchner (la Présidente du Relèvement)
Le Président Raul Alfonsin
Le Président Carlos Menem (criminel néolibéral)

Ils ont déshonoré les armées:

La dictature militaire Argentine
Les nombreuses poursuites judiciaires depuis la chute en 1983
Le général Leopoldo Galtieri
Le général Jorge Rafaelo Videla
L'Amiral Emilio Massera
Le général Reynaldo Benito Antonio Bignone
Le général Cristino Nicolaides
Le général Orlando Agiosti
Le général Basolio Lami Dozo
L'Amiral Jorge Isaac Anaya
L'Opération Algeciras (par Wikipedia en anglais)
L'Opération Algeciras (par Wikipedia) & Gibraltar

La face sombre du fascisme récent:

Le capitaine Alfredo Astiz
La "Triple A" (Alliance Anticommuniste Argentine)
Le Sinistre Ministre Jose Lopez Rega

Le fascisme international aujourd'hui (presque) disparu:

Stephano Delle Chiaie
Valerio Borghèse (le Prince Noir)
La Decima Mas du Prince Noir et le sous-marin Scircée (du Prince Noir)

A l'occasion du trentième anniversaire de l'évènement, c'était le moment d'y revenir car ça nous a tous marqués. En effet au coeur de la crise, nous nous sommes parfois demandés combien les Argentins avaient de sous-marins, où ils étaient, s'il y en avait au moins un en train de rôder en Atlantique Nord et très naturellement... Si une terrible erreur de cible était possible? Rencontrer une partie de la flotte Anglaise en soi n'avait rien d'inquiétant mais...
Avurnav du NATO Shipping Center
(m.à.j. permanente c'est "à quoi sert l’OTAN ?")
Notes techniques: Militairement, le conflit des Malouines constitua par la suite un beau sujet de réflexion pour de nombreux responsables de la stratégie navale des armées. Après la Seconde Guerre mondiale, il ne s'est pas passé beaucoup de choses dans le genre, heureusement. Peu de gens savaient ce qui se passerait entre des navires de guerre modernes et ennemis en cas de combat. Les systèmes d'armes modernes permettent de repérer, viser et tirer presque à coup certain et très rapidement, à un point qui stupéfie les Grands Anciens des années 1940. Et la mort est plus que probable pour tout l'équipage d'une cible.
La vulnérabilité des navires de surface aux missiles et l'importance de l'aéronavale furent prouvées. Les très controversées (sur le moment) décisions de la Royal Navy de développer les avions à décollage vertical Sea-Harrier et le type de porte-aéronefs original conçu pour, furent justifiées. 
La capacité logistique maritime fut utilisée au maximum et améliorée ultérieurement.
Le rôle des forces spéciales qui détruisirent sournoisement de nombreux avions au sol et contribuèrent au recueil de renseignements fut mis en pleine évidence.
L'utilité des hélicoptères fut démontrée, aussi bien au combat qu'en appui logistique.
En haute mer, certaines faiblesses des navires de combat modernes furent soulignées. Il fut en effet reconnu que les "pisse-froid" qui criaient depuis des années (sans être écoutés) que les navires militaires conçus avec des superstructures en aluminium étaient une grave erreur stratégique, ils avaient raison. Les navires Anglais coulés "en étaient" et firent la preuve de leur vulnérabilité. C'est aussi pour cette raison que conserver en service quelques "Grands-Anciens" rescapés de la seconde guerre mondiale, les quatre cuirassés Américains ou le croiseur Belgrano par exemples, ça n'avait rien de ridicule.
 
L'HMS Hermes au retour de l'expédition des Falklands, un accueil triomphal!

C'est aussi avec cynisme froid, qu'un joli coup de pub imprévu fut mis à profit en France. En effet les aptitudes au combat du missile Exocet impressionnèrent tout le monde. Fatalement "on" s'est empressé par la suite de passer de nombreuses commandes, ce qui contribua à sa célébrité et à un succès commercial durable.
Enfin, ce fut aussi pour les Britanniques une magnifique occasion de tester "en situation" des nouveaux équipements beaucoup mieux adaptés aux grands froids, avec des tenues chauffantes, des chaussettes plus légères et l'utilisation du nouveau tergal pour la confection des uniformes qui en fondant pouvaient brûler le personnel, etc...
Je suis personnellement tenté de soupçonner l'Etat-Major Britannique du moment de ne pas avoir une seule fois essayé de dissuader Madame Thatcher, pour s'assurer "sur le terrain" (en pleine guerre froide, car il faut se souvenir de ce contexte disparu aujourd'hui) de la justesse de certains choix techniques très discutés, en croyant qu'il serait facile de "donner une bonne leçon" aux Argentins. Ils ne furent sans doute pas déçus par ce test... ;-))
 
Chasseur Sea Harrier à décollage court ou vertical.

Commentaires reçus pour la première mise en ligne (le 27 Déc. 2007) de cette page sur l'ancien site:

1/ Les Falklands (une campagne passionnante):
"Concernant l'Invincible avez-vous de quoi confirmer compléter ou infirmer les affirmations suivantes? Il n'a pas été touché par le dernier AM 39 lancé par les Argentins. Il a été touché durant la même action par au moins un des deux A4 survivants des quatre (les deux autres abattus par Sea Dart dont au moins un de l'Exeter) qui le même jour se lancèrent à l'assaut de la Task Force britannique dans le sillage du missile touché par bombe et ou obus de 20 mm. C'est lui et non l'Hermès qui reçu en "crash program" et sur zone l'appareil d'aide à l'appontage Ferranti nécessaire à l'appontage des Harrier de la RAF sur PA. Sur le chemin du retour il fit un discret passage dans un arsenal US." 

Colombier le 23.12.2007.
Un petit porte-conteneurs s'est un jour pris pour un porte-avions. En effet un Sea-Harrier Anglais s'étant trouvé en difficulté durant l'entrainement dans le golfe de Gascogne, il trouva un moyen de s'en sortir à bon compte. C'est d'ailleurs arrivé plusieurs fois. Tout peut arriver en Mer...

2/ "Les ouvrages d'histoire sur le sujet démentent le fait que l"Invincible" aurait été touché et plusieurs points confirment cette analyse. Le seul témoignage allant en ce sens est celui des pilotes des A4, durement secoués par l'attaque. Ils ont vraisemblablement confondu le dégagement des fumées d'un navire avec le coup au but d'une arme, puis déclaré en étant très excité de retour à l'aéroport, qu'un PA avait été touché. Ils n'ont pas menti, ils se sont simplement trompés.
La propagande Argentine a fait tout le reste. Ils volaient à plusieurs centaines de km/h au dessus des flots, pour attaquer une flotte de guerre qui avait déjà liquidé un certain nombre de leurs camarades et leurs deux "leaders" venaient juste d'être désintégrés par des missiles."
 Des pilotes Argentins au retour d'une de leurs périlleuses missions

"On serait confus pour moins que ça. Le rythme des opérations aériennes n'a pas diminué, les Sea-Harriers ont continué à apponter et décoller. Une avarie par Exocet ou bombe sur un PA aurait au minimum perturbé toutes les opérations et ce se serait inévitablement su. Aucun marin, ni pilote du PA prétendument touché n'en a parlé, même 26 ans après. Je souligne qu'il y avait aussi des journalistes à bord. Ils pouvaient difficilement louper un impact de bombe ou de missile sur leur navire. De même, les ouvriers et ingénieurs qui auraient logiquement du réparer le navire de retour au port n'ont pas parlé. Tout cela incite à penser que l'Invincible est sorti indemne de la guerre."
Amicalement, Scorpius le 23.12.2007.
Réponse: Ces deux commentaires sont tout a fait "recevables". Mais je n'y étais pas et même en étant "petit pilote privé", ce qui me fait capable de comprendre beaucoup plus de choses que le "grand public" le plus large, l'Ancien Marin du Commerce que je suis n'a pas les compétences militaires pour infirmer ou confirmer. Mais j'ai reçus quelques témoignages de mes correspondants les plus bavards, le plus souvent très crédibles.
D'autre part il existe en matière de secret militaire, une solide tradition Britannique aussi, pour garder très longtemps discrètes de nombreuses informations sur les plus mauvaises farces faites ou subies, même quand il n'y a plus aucun enjeu à cause du Temps qui passe. J'explique ainsi la discrétion à propos de certains coups durs reçus des Argentins, qui ne furent pas toujours en mesure de prouver ce qu'ils ont fait. 
L'ennui avec les îles Malouines, c'est que l'enjeu demeure, même trente ans plus tard!

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