MARINE INCONNUE: Taxi!

Taxi! (le 5 Fév. 2008 "m.à.j." le 14 Février 2014 à 18h10) Il existe des professions qui entretiennent des liens anciens et intimes, sans pourtant avoir d'autre point commun au-delà du fait que l'une soit la bonne cliente de l'autre. Par exemple comme ils prennent souvent l'avion, les Marins prennent encore plus souvent le taxi.
D'autre part cette page fut écrite à la sortie du fameux "rapport Attali" au début de 2008 et les taxis ont su lui Résister. Mais (c'était hélas à prévoir) "ça recommence" en 2014, comme pour prouver une fois de plus à quiconque n'a encore rien compris au film, qu'en réalité malgré les changements électoraux survenus en 2012, rien n'a réellement changé et les mêmes politiques économiques et sociales sont "mises en oeuvre"....

Taxi de New-York (Ford 1992) lorsque j'y allais, ils avaient aussi des Peugeot.

La profession de Marin n'est pas loin d'être en réalité le véritable "plus vieux métier du monde". D'autre part depuis qu'il existe des taxis nous sommes leurs clients parfois obligés mais le plus souvent volontaires. Je suppose aussi que même avant l'existence de l'automobile à propulsion mécanique, tel était déjà le cas avec les "cabriolets" à deux chevaux, au moins pour les principaux personnages du bord....

Un de mes articles fut un jour consacré aux cafards et cloportes de l'Océan Internet. Pour changer j'évoque aujourd'hui les taxis (faute d'avoir su le faire plus tôt) pour exprimer ma solidarité pleine et entière avec ces gens si souvent intéressants et personnages "hauts en couleur", qui exercent cette profession noble en nous servant modestement et si discrètement, parfois en devant affronter d'innombrables difficultés. Tels sont les Taxis, ils sont partout au monde, tous différents les une et les unes de tous les autres et généralement, rouler à leur bord est resté convivial.

Marseille est une vaste ville, le PAM l'est aussi et ses quais sont souvent fort loin du centre...

De plus en plus souvent les navires en escale ont un "poste à quai" situé loin du centre ville ou de tout autre endroit que le marin veut rejoindre lorsqu'il "va à terre". Certes! Aller faire un tour à terre est aujourd'hui de moins en moins souvent possible, depuis la conteneurisation quasi-totale du transport maritime et même les grands navires vraquiers subissent maintenant une manutention toujours plus rapide. Nous quittons donc le plus souvent notre navire en taxi pour rejoindre l'aéroport ou la gare avec pour but de rentrer au pays pour ses congés biens mérités. D'autre part c'est aussi en taxi que N fois, j'ai dû pour rejoindre mon navire loin, au-delà des mers pour embarquer. Le taxi était aussi plus que souvent en embarquant à l'étranger, notre premier réel contact avec le pays et ses habitants.

Il m'arrive aussi et encore de penser à un navire en associant immédiatement dans mon esprit l'image et les souvenirs du chauffeur de taxi qui "me voitura" à mon bord ou inversement me conduisait en ville. C'est dire que les taxis (d'où qu'ils soient) comme le train ou l'avion à leur façon, ils font partie de la vie maritime.

Il m'est aussi arrivé de constater avec les bavards que certains taxis sont souvent d'anciens marins civils ou militaires, ce qui nous rapproche naturellement encore plus. Les chauffeurs de taxi en particulier en France, hommes ou femmes, proviennent de toutes les professions. Ce sont des gens d'expérience.

Ils et elles sont aussi très courageux dans tous les sens du terme. En effet certains clients sont très dangereux ou tout simplement emmerdants et pénibles. Même si c'est moins grave, il "faut se les faire" disait l'une d'elles, qui peut-être se soulageait de sa peur récente en me racontant en détail comment un client emmerdeur se montra beaucoup trop "entreprenant" avec elle au point de devenir violent. Pourquoi se confier à moi? Je l'ai écoutée.

Les taxis peuvent en effet subir toutes les sortes d'agression physique ou psychologique imaginables. Il est d'autre part bien connu que dans de nombreux pays les policiers se servent d'eux à leur corps défendant pour leurs enquêtes, à tort ou à raison. En effet et en général, ils savent souvent presque tout sur leur ville.

Il arrive parfois à tout ancien marin, cela m'est aussi d'ailleurs plusieurs fois arrivé, d'envisager de devenir taxi. Leur autonomie ne peut que faire envie à tout individualiste qui se respecte. Même et peut-être surtout dans une ville comme Leningrad, où ils n'étaient "naturellement" officiellement pas leur propre patron, ils "s'arrangeaient" toujours comme ils le souhaitaient dans l'exercice de leur Fonction. C'est naturel n'est-ce pas? Je ne sais pas pourquoi ne pas l'avoir fait, sans doute pour avoir douté, mais peut-être aussi pour ne pas en avoir été capable. Qui va savoir?

Même "seulement" chauffeur salarié d'une grosse compagnie parisienne, il n'est pas si facile de devenir Taxi. Ce n'est certes pas un brevet de Pilote de Ligne! (certains "PL" le sont d'ailleurs devenus) D'autre part la fameuse licence dont il a été question en France ces jours-ci, et bien... Il faut aussi pouvoir et vouloir se la payer, "la plaque"! Et c'est toute une affaire.

Je crois que tout le monde a rêvé un jour de devenir Taxi, quelle que soit l'idée qu'on s'en fait. Cela dit, malgré la forte probabilité d'un rejet presque global, certaines "propositions" du fameux rapport de Jacques Attila (pardon, Attali!) font planer une terrible menace sur une profession qui sait normalement se protéger. Je fus d'ailleurs étonné durant deux semaines après avoir lu certaines "mesures proposées":
Il ne se passait rien alors qu'il y a là-dedans, de quoi se hérisser les cheveux sur la tête! Mais le temps que toutes les personnes concernées en prennent connaissance... Depuis peu c'est parti! Et ça repart en Février 2014...

Jacques Attali travaille beaucoup ça c'est sûr. Mais aussi pour empêcher les autres de le faire, ça devient parfois évident!

Tel est le Nième de ces fameux rapports ou "livres blancs" régulièrement "composés" depuis trente ans ou plus, qui toujours nous chantent la même chanson pour tenter d'imposer des "réformes" supposées et toujours présentées comme incontournables, qui comme par hasard, vont toujours dans le même sens! Depuis 1975 quand je suis sorti du lycée, j'en ai vues plus d'une dans le même genre et trop souvent elles furent mises en oeuvre. Les tristes résultats dans tous les domaines d'activité sont aujourd'hui flagrants et surtout, affligeants! Cet article s'adresse en particulier aux plus jeunes d'entre nous, celles et ceux qui naturellement n'ont pas les même souvenirs que moi à 55 ans. Ils en auront d'autres, qui seront fort loin du "temps des Messageries Maritimes" et de ses paquebots...

La droite déguisée en gauche au "bon vieux temps".

La fameuse nouvelle licence de taxi serait gratuite et toute leur activité serait dérèglementée dans le but de multiplier à l'avenir au moins par quatre le nombre des taxis Français. Ce que j'ai lu implique donc que ceux qui l'ont déjà payée et qui sont souvent de ce fait ainsi endettés (jusqu'au coup) pour des sommes allant de 100 à 280 000 Euro ou même plus, seront tout simplement ruinés.

Ils devront en plus faire face à une concurrence acharnée avec une guerre des prix qui réduira tout le monde à la portion congrue. Je n'ai lu nulle part, qu'il soit ou serait question de rembourser leur "plaque". C'est Incroyable. Non? De qui on se moque? Et il nous a été dit que c'est pour créer de la croissance et des richesses. Pour ce seul domaine c'est tout à fait délirant! Et s'il n'y en avait que pour les taxis...

Sont-ils vraiment "normaux dans leur tête" ces participants à la "commission Attali"?

Deux Incroyables carriéristes, Eric Besson et Jacques Attali.

"Tout ce que vous proposerez, je le ferai", avait promis Nicolas Sarkozy au moment de confier à Jacques Attali la responsabilité du rapport destiné à "libérer la croissance française". Le président de la république a-t-il une fois de plus pris la mesure de son impulsivité ou de son imprudence? Heureusement qu'il sait faire marche arrière, car beaucoup d'autres ne savent pas le faire dans la "profession politique".

A propos d'automobile, un de mes amis ancien bosco fut longtemps gérant d'une station service pendant une dizaine d'années jusqu'à la catastrophe finale, la faillite. Heureusement qu'il a pu rembarquer! Certains dans son cas sont devenus SDF. Jusqu'au début des année 80 le prix de l'essence était strictement encadré en France. Il était le même sur tout le territoire. Parfois il "grimpait", mais pas si souvent et cela n'arrivait que d'un coup uniforme où que ce soit. Il n'était pas question de casser les prix ni de laisser les grandes surfaces vendre de l'essence moins cher que chez les "pro" et à leur place. Ceci faisait partie d'un système bien régulé où le revenu et la situation de chacun étaient protégés. Un système "civilisé" pour dire simple.

Ma voiture est trop récente pour avoir connu ça, mais trop vieille pour ne pas avoir d'histoire au contrôle technique...

Lorsque sur les conseils de toute "cette bande" et ces cliques déjà à l'époque, on a "libéralisé" tout ou presque, à commencer par la suppression du contrôle des prix et toutes les indexations des salaires, les automobilistes à courte vue ont cru dans leur intérêt de voir les prix plus bas chez Auchan et les autres Mammouth sauvages. Nous avions à l'époque le plus dense réseau de stations-service au Monde! Il y en avait partout même au beau milieu du Massif Central, souvent ouvertes toutes les nuits et nous étions toujours servis, pour ne pas dire soignés.

La Valeur Travail de ces gens, n'est sans doute pas celle de tout le monde...

Le résultat de ces dérèglementations est que les routes de France sont littéralement constellées par les "cadavres" de nos petites stations-service qui furent presque toutes abandonnées, fermées généralement sans aucun traitement de leurs cuves. C'est donc aujourd'hui en beaucoup d'endroits une source de pollution sournoise, ce n'est pas toujours très esthétique et il est devenu nécessaire lorsqu'on doit aller loin en voiture, de faire très attention en partant! Pour ne pas risquer la panne sèche dans la "pampa francesa" la nuit, pour avoir négligé d'embarquer un bidon et n'avoir pas fait "le plein". Cerise sur le gâteau, cette "restructuration" a eu pour conséquence prévisible la suppression totale et définitive de plus de 300 000 emplois, dont on ne me fera pas croire que "c'était des inutiles". D'autre part ceci a aussi fait du tort aux marins Français du pétrole parce que "tout est lié", naturellement.

Ca c'est sûr, je préfère les photos de grands voiliers ou de femmes nues...

Je reste stupéfait qu'il soit encore possible en 2008 de faire réaliser ce genre de rapport et plus grave, de les prendre au sérieux. C'est encore plus inquiétant après ce qui s'est passé depuis les années 70 dans TOUS les domaines de l'activité économique. Partout, il nous est arrivé un vrai désastre de ce genre. Une remarque s'impose à propos de ce type de Commission, avant même de lire le résultat de leur travail, il est toujours possible d'en prévoir le contenu. Qui en fait toujours partie? Lisez donc la liste des participants:

Taxi du futur?

Pour celle-ci vous y trouverez par exemples messieurs Jean-Martin Folz l'ancien PDG de Peugeot-Citroën, Didier Pineau-Valencienne et quelques autres. C'est étrange cette sur-représentation des grands patrons. Mais vous ne trouverez aucun marin, pas de pharmacien, (c'est "pas mal" non plus ce qu'on leur prépare) pas d'hôtesse de caisse de supermarché, pas de chômeur (surtout pas) ni même un représentant auto-proclamé (qui ne risque pas un licenciement et encore moins de connaître le Pôle-Emploi!) et bien sûr, on n'y trouve aucun chauffeur de taxi...
Même nos syndicats bidons ne sont pas invités à participer à ce genre de "Comités Théodule", c'est dire!

Vous n'y pensiez pas tout de même? Soyons sérieux.


Lorsque une expérience tourne mal, on recommence Toujours la même démarche. Mais Seuls "ceux du terrain" boivent la tasse...

Il faut donc souhaiter à nos amis et serviteurs les Taxis, de savoir faire beaucoup de bruit pour étouffer dans l'oeuf, cette "proposition" pour le moins audacieuse, pour rester poli. Et que toutes les autres personnes ainsi menacées dans leur droit de vivre normalement commencent à réagir, avant qu'il ne soit trop tard. Tout ce qui fonctionnait bien dans nos sociétés a été saccagé peu à peu depuis les années 70. C'est arrivé pour le service de qui?

Pas de l'intérêt collectif bien compris en tout cas.

Question: Il est assez rare que je dise à propos de mes capacités intellectuelles, qui bien que modestes ont le mérite d'exister et d'être régulièrement utilisées, sont beaucoup plus importantes que celles du chien de garde de l'organisme situé près de l'endroit d'où je vous écris ces lignes. Il serait inquiétant de m'entendre le répéter 15 fois par jour dans toutes les directions. S'il n'est pas utile d'en parler c'est peut-être que "ça va de soi". Pourtant on nous répète N fois par semaine que nous sommes en démocratie sur tous les tons et de toutes les façons imaginables, ou que l'Union Européenne est un progrès "incontestable" (de fait, ça dépend pour qui). Pourquoi nous le répéter si souvent, si c'est évident?

Illustration AFP des conséquences avec les taxis en fin janvier 2008:

La dictature, c'est "tais toi!" La démocratie c'est "cause toujours"!

Note: C'est vraiment ça la démocratie? Il serait temps de commencer à exiger que les choses importantes concernant la vie des gens ne soient plus décidées par des élites contestables ou par "Bruxelles", bonne ville dont le nom sera bientôt aussi pollué que le fut autrefois celui de Vichy. Un de mes amis a le mauvais esprit. Il dit que si les élections pouvaient changer quelque chose et améliorer la vie dans nos sociétés, elles seraient interdites. C'est peut-être pourquoi lorsqu'un changement réel et positif par ce biais se "dessine à l'horizon", cela se passe toujours fort mal ou c'est annulé. C'est probablement la "bonne raison" pour éviter tout référendum sur le texte constitutionnel Européen...
La Démocratie est comme l'Amour et la Justice", ça n'existe pas.
Par contre il existe souvent des Preuves de Démocratie, comme des Preuves d'Amour ou de Justice.

Situation le 13 Février 2014

Cet article ne signifie pas (loin de là) que le statut des artisans taxis ne nécessite aucune remise à jour. Pourquoi pas? Au contraire, mais pourquoi ne pas leur demander réellement d'abord leur avis? Ce serait une preuve de démocratie plus convaincante que les élections. Ou bien, y a-t-il encore, quelque chose à cacher?
J'ai eu il y a peu une conversation avec un chauffeur de taxi bavard à propos de leur statut, que l'intéressé défend faute de mieux, mais qu'il admet être "poussiéreux", à côté de ce qu'ont parfois su faire les fameuses "Sociétés de VTC", pour "renouveler" ce Service. Des tas d'idées existent! Disait-il. Si on propose le remboursement des fameuses licences et une totale remise à plat de la profession, sans laisser croire par la tellement exaspérante ambigüité habituelle du "Hollandisme", qu'on va laisser les nouvelles "Sociétés de VTC" "entuber" les taxis de longue date "en place", la colère retombera et tout le monde sera rassuré. On n'est pas réellement arrivé là d'ici, un certain temps...
C'est d'autre part aussi pour rester poli, que j'ai évité d'évoquer les tristes conditions de travail et de paiement imposées à certains chauffeurs salariés des deux grandes compagnies en région parisienne. Pour créer des richesses nous dit-on, il faudrait donc maintenir des conditions sociales de misère et de précarité. Lisez la presse spécialisée économique, vous verrez qui sont les maîtres des compagnies de taxi. Tout cela n'est pas très éthique, c'est sûr.

Tout soumettre à la Loi du Marché est ce qui nous arrive dit-on... Le marché n'est pas mauvais ni bon en soi. En fait, qu'est-ce que le marché? Cela dit je repense à un professeur d'économie de l'Université Paris-Dauphine, entendu à la radio il y a quelques années. Il nous disait que le "marché" est à l'économie ce que le marteau est au "travail manuel" en général. La comparaison est insolite en apparence, n'est-ce pas? Ceci dit pour moi aussi, le marché est un outils avant d'être une théorie. Si on se sert mal d'un marteau (même d'un petit) on risque de se faire mal.

D'autre part si pour travailler, comme outils de travail vous avez beaucoup de marteaux mais uniquement des marteaux ou pire, un seul marteau et pas d'instruments de mesures, pas de tourne-vis, pas de ceci et pas de cela... C'est sûr, "ya un malaise". Dernièrement en ce début 2008, une grande banque française a laissé tomber un très gros marteau sur ses pieds et Jacques Attali essaie d'attaquer les taxis à coups de marteau.

Campagne Electorale des nazis à Berlin en Janvier 1933. N'est-ce pas que c'était moderne?

Il devient insupportable de toujours et partout nous entendre dire et répéter qu'il faut être moderne et bien sûr, suivre "l'air du temps", ou de ne pas essayer de lui résister. Etre moderne? En soi ce n'est ni bien ni mal. Mais mal, là c'est bien sûr et évident, ça peut aussi l'être! Les nazis en leur temps ont fort bien su nous le montrer et ils ne sont pas les seuls... Suivre l'air du temps et "négocier" en permanence en se laissant installer en position de faiblesse, c'est ce que nous disait de faire le régime de Vichy. Souvenons-nous de comment il a fini... Résistons!

La sagesse et la prudence sans doute, semblent l'avoir emporté en Février 2008 et le pouvoir recule encore en Février 2014! Cela dit, il n'y a pas "que" les taxis, hélas... D'autres professions autrefois à l'abri de la sottise collective restent menacées par "les Attila" car les évolutions "sociales modernes" du monde économique ne sont pas vraiment un joli modèle. Nous avons de la chance que le nouveau Président soit émotif, à l'écoute et spontané, trois qualités qu'il nous avait cachées jusqu'en Mai 2007. Qu'il soit fort différent de ce qu'attendaient les conservateurs qui l'ont soutenu est une bonne surprise. Ce que nous a caché son successeur en 2012, c'est inquiétant. Affaires à suivre, encore en 2014...

Pourvu qu'ils ne le lynchent pas. Bien que...

Bien navicalement - Thierry Bressol - R/O

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